Vous n'êtes pas identifié(e).
Eredan iTCG forums move. You can find them at this adress: http://forums.eredan.com/index.php.
Eredan GT forums stay here, the same for the old Eredan iTCG forums who pass in read only.
Les forums d'Eredan iTCG ont déménagés. Retrouvez-les à cette adresse : http://forums.eredan.com/index.php.
Les forums d'Eredan GT restent ici, ainsi que les anciens forums d'Eredan iTCG qui y seront toujours en lecture seule.
Pages : 1
Maywenn est une guerrière mercenaire, actuellement level 49.
Ses débuts de combattante furent catastrophiques, trop jeune, elle ne comprenait pas les enjeux des guerres et n'avait jamais croisé de représentants d'autres Nations, ce que lui montrait les livres n'était que contes à ses yeux.
Ce n'est que lorsque ses frères d'armes, parents, amis, furent envoyés dans la première grande Bataille qu'elle comprit. Tous ne revinrent pas de cette effroyable boucherie, et ceux qui survécurent n'avaient plus qu'une idée en tête : venger leurs frères. La tristesse, la ténacité, et le désir de vengeance l'accompagnèrent et l'élevèrent au rang de Combattante.
Elle redoubla alors d'efforts. Elle participa à tous les grands évènements, acquit de nouvelles techniques redoutables, choisit chez le forgeron toujours les meilleurs équipements quel qu'en soit le prix, s'entraina sans relâche dans l'arène, affrontant l'ennemi juré Zil, jusqu'à atteindre la dernière ligue. Elle reçut d'ailleurs le titre d'Assassine. Elle voulait être prête pour la prochaine grande Bataille, celle-là même qui fait rage aujourd'hui.
May est solitaire. La disparition de ses frères d'armes l'incite aujourd'hui à ne jamais se lier d'amitié. On raconte qu'elle se parle à elle-même, que deux individualités coexistent en elle... et certains prétendent qu'elle ne dort jamais!
Après un énième combat contre l'Intendant, Maywenn était épuisée et avait soif. Elle gagna l'auberge de la vie en Noz - vivement que ce lieu revienne enfin aux Mercenaires! - et y entra discrètement.
Elle apostropha l'aubergiste : Oh l'ami, mets-moi donc 2 pintes! puis s'assit au bar, à côté d'un jeune Zil qui trainait là.
Allez sois sympa, laisse-moi lui mettre une raclée, ça prendra une demi-seconde...
J'ai dit non! On ne gaspille pas d'énergie sur du menu fretin quand on est en pleine Bataille! Et puis il n'est pas seul...Tu ne sens pas l'odeur du Zil? Ses compagnons d'infortune ne sont pas loin...tiens-toi donc tranquille!
L'aubergiste la regardait d'un oeil amusé, il avait l'habitude de ces dialogues à une voix, Maywenn était une habituée. Il lui servit les 2 pintes qu'elle avait commandé.
Elle but la première d'une seule traite et reposa la chopine bruyamment sur la table, avant de rôter son litre de bière...
Arrête donc de faire tout ce raffût, tu te comportes en vraie Zilette, quelle honte!
Maywenn la Sage reprit les commandes. Tout en sirotant sa deuxième pinte tranquillement au bar, elle observait du coin de l'oeil le jeune Zil assis à côté d'elle.
Les Zils recrutent à tour de bras, ils vont les chercher au berceau ma parole...
Elle était pensive. A ses yeux rien n'était plus précieux que la liberté. Celle d'avoir pu choisir elle-même ses forces et ses faiblesses était la fierté de sa nation, le libre choix des Mercenaires, ce pour quoi ses frères étaient tombés...Perdue dans ses pensées elle ne vit pas s'éclipser la jeune recrue Zil.
C'est l'odeur typiquement Zil, tenace, qui la sortit de ses réflexions. Un Zil plus expérimenté rôdait dans les parages...Elle fila s'asseoir dans un coin sombre de la taverne avec sa pinte.
Elle esquissa un sourire en voyant entrer le nouveau venu.
Tiens, c'est Mattger!
Toujours fourré à la taverne celui-là!
Mattger tournait en rond et Maywenn était absorbée dans ses pensées à nouveau.
Le comportement des Zils a changé ces derniers temps. Un recrutement accéléré, et ce nouveau consortium, les Zil'licites...elle ne put s'empêcher de sourire à nouveau. Ce besoin de se rassembler et de se regrouper...on dirait des animaux en déroute, qui se regroupent face à l'instinct du danger, de la mort...comme s'ils savaient que les temps allaient changer.
Mattger gribouillait sur du papier à sa table.
Dans toutes les nations, des morts avaient été exhumés du Panthéon pour la grande Bataille, de nouvelles recrues motivées avaient rejoint les rangs des combattants. La donne allait changer, et les Mercenaires allaient peut-être enfin prendre leur revanche sur les Zils...ou tout du moins leur rappeler leur présence. Il fallait qu'ils sachent que derrière chaque Zil, un Mercenaire se tenait tapi dans l'ombre, prêt à passer à l'attaque.
Mattger s'était levé.
En route!
Maywenn suivit discrètement Mattger qui sortait de la taverne. Direction la forêt.
J'aurais pu parier là-dessus!
Chuuuuut! Tu parles et tu n'entends même pas le rire fracassant de Silène!
Tapie dans l'ombre, Maywenn l'Assassine observait les 5 Zil'licites sous ses yeux réunis. Elle savait qu'il n'était pas encore en son pouvoir de les attaquer de front. Bientôt, le jour viendrait. En attendant, il vaut mieux avoir ces 5-là à l'oeil devant soi, que derrière soi. Les 5 se séparèrent.
On peut aller taper les colosses d'Yses maintenant?!
Allez, mais juste pour te faire plaisir. C'est parti!
A l'attaaaaaaaaaaaque!
Dernière modification par maywenn (17-12-2010 23:28:45)
Transfuge!
Abandonne le Cirque des Zils pour le Désert Nomade.
ça ne me manquait pas tous ces râlages ^^
Hors ligne
Bon ce n'est pas tout, il faut récupérer cette fichue baguette de Noel! May se dirigeait vers le gouffre rêveur. Le combat serait inégal, à peine engagé, le quilingo chasseur était déjà gravement blessé. Il ne faudrait pas beaucoup de coups pour l'achever. Allez pan le Quilingo, si Poupouye était là, on aurait pu dire qu'un lapin avait tué un Chasseur...
May leva les yeux au ciel.
Heureusement qu'on est pas tombés sur des lutins, hein...
Tu sais très bien que je ne chasse plus les lutins, mais ils sont fourbes et attaquent même s'ils n'ont aucune chance, tu devrais le savoir...
...
May jeta un coup d'oeil à ses sacs bien remplis.
Satanée baguette! J'ai écumé Yses, la Frontière, Désolation, j'ai arpenté Setanta, et tout cela sans résultat!
Enervée, comme à son habitude, mais têtue comme pas deux, elle décida de passer par l'Assemblée, histoire de voir les nouvelles.
Quelle chance! Y a Iro à Effries, viens, on va lui faire sa fête!
Entendu, mais ensuite il faut absolument terminer cette quête dans les bois pour le guide d'Yses...
Direction Effries donc. Iro, déjà bien amoché, ne nécessita pas autant d'énergie que Maywenn l'avait prévu. Il tomba en quelques coups adroitement placés.
A Moshats, une petite prime surprise s'annonçait : le géant d'écume à bonnet de père Noel pensait pouvoir barrer la route de May. C'était sans compter sur sa technique Zil de Setanta, acquise après avoir scrupuleusement espionné l'ennemi de toujours pendant les grandes fêtes d'Halloween il y a quelques temps. Empoisonné, le Géant tomba face contre terre quelque secondes après l'engagement du combat.
Il me reste encore de l'énergie pour d'autres colosses, quelle bonne opération! songeait Maywenn.
J'ai faim j'ai faim j'ai faim!
Mais quelle plaie! Parfois je maudis le jour où je suis allée au gouffre!
Maywenn réfléchit. Ses sacs lui pesaient, ses combats contre les colosses lui avaient rapporté beaucoup d'objets.
Bien, allons à la taverne Jean Balle, je ferai le point là-bas.
Un steak de renne arreau gan et un lait de poule, l'ami!
Le tavernier croyait à une blague, mais Maywenn acquiesça et s'assit à une table.
Tu pourrais faire un effort, tu vas finir par te faire repérer avec des manies pareilles... chuchota May.
Elle ouvrit ses sacs le temps que la commande arrive.
Wow, la récolte fut plutôt bonne. Certains de mes commanditaires vont être sacrément contents! May eut un sourire, le premier de la journée. Les bottes du guerrier noir, son marteau...bien, cela progresse enfin...Le casque colosse, quelle bonne surprise! Cette invasion a du bon finalement...
Le tavernier apporta la commande.
Miam, à table! C'est qui qui, qui va se régaler? C'est moi!
C'est sûr que ce n'est pas moi, rétorqua May d'une voix amusée, du renne caoutchouteux comme de la semelle, et du lait de poule, quel infâme breuvage!
L'assiette fut dévorée en 3 coups de fourchette et le verre bu d'un trait, accompagné de son traditionnel rôt de fin de repas.
Tu aurais dû être récupéré par un Zil ou par un Kotoba toi, tu me fais honte! J'ai dérogé à ma règle, et je te le dis maintenant : plus jamais!
Le tavernier observait cette étrange visiteuse. "Une folle", pensait-il. C'était bien mal connaître May... Habituellement solitaire, elle s'était laissée attendrir par celui qui était devenu son compagnon de route. Tout petit, elle ne pensait pas qu'il serait si agité...Elle aurait mieux fait de l'achever sans doute, comme à son habitude...mais les préparatifs de Noel lui rappelaient à quel point sa solitude, même choisie, était pesante parfois. Elle avait préféré recueillir l'être blessé, qui avait pris son parti au final.
Bon c'est pas l'tout, mais cette fichue baguette nous tend les bras quelque part!
La bonne récolte d'objets tantôt avait redonné de l'entrain à May.
Allons zigouiller du colosse, quêter pour le guide d'Yses, et surtout dénicher cette saleté de baguette!
Juste avant de franchir la porte, le petit lutin, sortit la tête de la veste de May, et par-dessus son épaule, esquissa un pied-de-nez, en direction du tavernier.
Heureusement qu'il ne t'a pas vu, t'es vraiment pas sortable toi! Aucune idée de ce qu'est la discrétion! gronda Maywenn en le replaçant sous sa veste.
Malgré les reproches qu'elle adressait au petit lutin, elle affichait un large sourire amusé et, toute guillerette, fila à la recherche de sa précieuse baguette.
Dernière modification par maywenn (18-12-2010 14:06:13)
Transfuge!
Abandonne le Cirque des Zils pour le Désert Nomade.
ça ne me manquait pas tous ces râlages ^^
Hors ligne
Mais t'es sûre qu'elle existe ta baguette au moins?!
Repose-moi encore une fois la question et dès que je la trouve, je t'achève avec!
Maywenn avait sa tête des mauvais jours. Cette foutue baguette de Noel était introuvable. Malgré les colosses tués, les monstres exterminés, les quêtes expédiées, les enchères acquises, la fameuse baguette n'était toujours pas sienne. Elle en avait pourtant grand besoin pour aider sa Nation, les Mercenaires.
T'as qu'à prendre un truc qui ressemble, t'as bien un truc à peu près pareil dans tout ton fourbi, ça fera l'affaire non? J'en ai marre, j'ai faim, on va à l'auberge!
Et ce fichu lutin qui avait toujours faim et soif, aussi discret que Silène, qui la raillait en toute occasion et la ralentissait considérablement...Elle baissa les bras.
T'as gagné le nain, par contre, à l'auberge cette fois!
May entra à l'auberge de la vie en Noz, le lutin sous son manteau d'Assassine. Elle commanda 2 pintes et s'assit dans l'arrière-salle, là où se retiraient les habitués. Il fallut quelques minutes à l'aubergiste pour lui apporter sa tournée, et ce fut le début d'une longue série.
L'auberge était déserte, tous couraient après le Géant ou le Traquemage...Qu'il était bon d'oublier un temps la course et l'échec de cette maudite baguette! Abattue par la fatigue et les litres de bière, May finit par ronfler avachie sur la table. A cet instant le lutin, loin d'être gentleman, tira quelques sous de la bourse de May, s'assura qu'elle roupillait bien, et sortit de l'arrière salle.
Il n'alla pas bien loin! Son ouie ne l'avait pas trompé; une grande loterie avait lieu aux portes de l'auberge. Bien qu'étonné, le forain, contre quelques pièces d'or, ne fit pas de problème pour laisser participer le gnome.
May émergeait des brumes. L'absence du lutin la réveillait pour de bon.
Quel bougre! à peine éveillée, elle était déjà sur les nerfs. Elle se rua hors de l'arrière-salle et interrogea l'aubergiste d'un regard noir. Ce dernier lui montra la porte. May sortit en claquant la porte de rage. Elle repéra tout de suite le petit démon, en train de jouer à la loterie! Elle mit la main à sa poche et comprit. Sa rage redoubla. Elle avançait d'un pas décidé en direction du gnome, tout en sortant dague et lame aiguisées, bien décidée à achever la vie du chapardeur.
Elle s'arrêta net. Le lutin venait de rafler la mise. C'était un objet précieux, un genre de baguette d'or torsadée, surmontée d'un rubis.
La baguette entre les mains, le lutin se retourna et fut surpris de voir May ici.
Ah ben ça y est t'as fini de roupiller marmotte! lui lança-t-il d'un oeil malicieux. Range tes jouets, plus besoin d'écumer tout le pays, je l'ai ta baguette de Noel! Il lui mit l'objet entre les mains, et repris le chemin de la taverne. Allez on va s'en jeter un pour fêter ça! Tu vois ça a du bon de prendre du bon temps de temps en temps!
Estomaquée, il fallut plusieurs minutes à May pour reprendre ses esprits. Quand enfin elle comprit qu'elle avait enfin en sa possession LA baguette de Noel, un large sourire illumina son visage. Elle rangea soigneusement le précieux artefact dans son sac, fébrile, et courut en direction de l'auberge. L'établissement s'était rempli, à la faveur de la grande loterie prestigieuse.
Elle rejoint le petit lutin qui était déjà en train de vider une pinte. Elle lui glissa quelques mots à l'oreille, et le visage du farfadet s'illumina. Le sourire jusqu'aux oreilles, il jubilait : tournée généraaaaaaale!
Dernière modification par maywenn (27-12-2010 19:41:25)
Transfuge!
Abandonne le Cirque des Zils pour le Désert Nomade.
ça ne me manquait pas tous ces râlages ^^
Hors ligne
Maywenn n'aimait pas Noel. Et en ce soir de Réveillon, elle et son lutin avaient décidé de prendre une bonne cuite à l'auberge. Rien de mieux à faire ce soir-là, quand on a ni famille ni ami. Pour May, être Mercenaire, c'était avant tout le choix de vivre seule. Ou tout du moins, sans famille ni ami...
Le soir de Noel était toujours plus difficile que les autres soirs. Les deux comparses, après avoir passé la journée à sillonner Yses et à admirer les paysages enneigés depuis Rechrima, finirent par entrer à l'auberge.
Les lumières de Carleon à la nuit tombée, avec les cristaux de neige comme écrin, avaient rempli May de mélancolie. Elle n'avait pas toujours été seule et se rappelait des souvenirs d'enfance, chaque année les mêmes, mais chaque année plus ténus et plus flous...
A ta santé samaritaine!
Le lutin la sortit de ses rêveries. Elle trinqua et but une gorgée...qu'elle recracha aussitôt!
Beurk mais c'est quoi ce truc immonde que t'as commandé nimbus? Encore du lait de poule hein?
Le lutin acquiesça, amusé de la réaction de May. Elle vida son verre dans celui du lutin et apostropha l'aubergiste. Ramène donc un pichet de vin chaud par ici!
La soirée serait animée pour un soir de Noel, il y avait du monde à l'auberge, l'ambiance était festive et chaleureuse, on chantait gaiement des chants traditionnels.
La soirée avançait, les verres et les bouteilles se vidaient, et les langues se déliaient.
May était curieuse. Je croyais que les lutins travaillaient le soir de Noel! Pas toi?
Nimbus - c'était le surnom que May avait donné au gnome farceur - comme à son habitude, lui répondit en raillant.
En fait, c'est long à expliquer. Nous vivons au pays de Noel, mais quelquefois des lutins s'en échappent. On est prisonniers là-bas, malheureux, réduits à l'esclavage, on fabrique des jouets toute l'année, et les surveillants sont très très méchants avec nous! Ils nous terrorisent!
May éclata de rire. Quelle imagination mon petit Nimbus! Tu devrais écrire des romans, tu deviendrais riche tu sais! L'attitude du lutin avait changé. Les yeux embués de larmes, il lui répondit sur un ton quasi inaudible : c'est pourtant la vérité... Le rire de May stoppa net. Nimbus avait quitté son masque de joyeux farceur, et on pouvait lire dans son regard un mélange de tristesse et de terreur.
Les yeux dans le vague, il reprit : il faut que je fasse quelquechose pour ceux qui sont restés là-bas...je dois les libérer des oppresseurs, qui droguent leur lait de poule pour qu'ils ne se rebellent point...
L'alcool le rendrait presque courageux, songeait May en souriant brièvement, avant de se reprendre.
Je peux t'aider si tu veux , lança-t-elle, l'air de rien.
Elle y songeait depuis quelques temps déjà, mais là l'occasion était trop belle. Il était temps pour elle d'enrichir sa collection, d'avoir dans son jeu d'autres poupées que des doubles d'elle-même à des âges différents.
Le gnome, à ces paroles, sortit de sa torpeur. Une lueur d'espoir avait traversé son regard. Inquisiteur, il voulait savoir.
Tu peux m'aider? Comment? Pourquoi? Je n'ai pas d'argent pour payer un mercenaire de ta classe. C'est quoi ton plan?
Je te propose de te venger, toi-même, comme un grand, et d'aller libérer ceux qui restent. May ne croyait pas un seul instant à cette histoire de pays de Noel et de lutins en esclavage, mais Nimbus ferait une poupée on ne peut plus intéressante.
Elle lui expliqua le principe. Le pacte qui les lierait à vie. Le lien, ou plutot les liens, entre la marionnette et son marionnettiste. La transformation en poupée inerte à l'état normal, mais en combat la promesse de devenir une furie sanguinaire. Et la possibilité de se venger soi-même des années d'oppression (sourire subreptice de May).
Aidé par le lait de poule au brandy, le lutin ne réfléchit pas même une seconde.
C'est d'accord, je serais ton pantin, allez hop c'est parti allons-y! Il se leva de sa chaise, titubant dangereusement, et faillit finir le nez par terre. May le retint. Ca n'est pas si facile que cela, chuchota-t-elle. Nous avons besoin du Pacte. Suis-moi.
Elle prit la direction de la chambre de l'auberge qu'elle avait retenue plus tôt, le lutin lui emboita le pas, bien décidé à devenir un héros.
Dans la chambre, l'ambiance était glaciale. L'hiver avait pris ses quartiers, et malgré le feu dans la cheminée, le froid était mordant. May alluma quelques bougies qu'elle disposa dans la pièce, tira les lourds rideaux de velours noir, et ferma le loquet de la chambre. Elle tira un petit poignard de son sac et le plongea dans une longue fiole fine en cristal. La lame était recouverte d'un liquide épais et doré.
Prêt? interrogea-t-elle.
Pétrifié, sans voix, le lutin trouva la force d'articuler un "prêt" quasiment imperceptible.
Armée du couteau, elle se rapprocha du lutin. Elle commença par elle, s'entaillant le poignet gauche sur toute la largeur. Le lutin tendit son bras gauche. L'incision fut brève mais douloureuse. May colla son poignet à celui du lutin. Le processus commençait. Les deux entailles étaient comme scellées entre elles, et le lutin s'agitait. En quelques secondes, il était devenu diaphane. Une sensation glacée s'était introduite dans ses veines et le parcourait. Sa vue se brouillait, les sons étaient sourds à ses oreilles, il résistait et tentait de percevoir à nouveau, de voir, d'entendre...et ce froid en lui, ces frissons...
May lui chuchota à l'oreille : Ne lutte pas...la nuit va être longue. Laisse-toi aller.
Elle savait à quel point le Pacte de Sang était long et difficile. Mais le lutin l'avait écoutée, il avait cessé de lutter contre le froid intense qui l'envahissait. Il ne cherchait plus à voir, le brouhaha alentours lui était égal, ses pensées peu à peu s'estompaient.
May s'allongea aux côtés du lutin. Elle aussi ressentait le froid. La pièce valsait autour d'elle. Bientôt le lutin n'aurait plus de secret pour elle, elle saurait tout de lui. Connaître ses poupées sur le bout des doigts est le premier précepte des marionnettistes. Ne faire qu'un avec son jouet. Si tout se passait bien, demain, Maywenn aura réussi son premier pacte, sa première marionnette...
Sa conscience l'abandonna et, à son tour, elle s'évanouit. En bas, à l'auberge, chacun trinquait : il était minuit, le réveillon s'achevait et Noel tant attendu pointait sa frimousse.
Transfuge!
Abandonne le Cirque des Zils pour le Désert Nomade.
ça ne me manquait pas tous ces râlages ^^
Hors ligne
La nuit passa, puis le jour, puis la nuit. Ce n'est qu'au matin du deuxième jour que May s'éveilla enfin. Engourdie par plus de trente heures de sommeil profond, elle ne sentit pas tout de suite le froid mordant qui régnait dans la pièce. Le feu de cheminée allumé deux jours plus tôt s'était éteint depuis longtemps. Les bougies s'étaient consumées en seulement quelques heures, des dégoulinures de cire recouvraient les bougeoirs et le rat-de-cave s'était comme figé dans la masse fondue. Les rideaux tirés empêchaient les rayons du soleil de pénétrer dans la chambre et de réchauffer l'atmosphère.
Encore chancelante, May ouvrit d'abord les rideaux. L'éclat du soleil l'éblouit violemment; ses yeux eurent besoin de quelques minutes pour s'habituer à la luminosité du jour. Elle entreprit ensuite de rallumer le feu, et passa de longues minutes devant l'âtre dans lequel les flammes naissantes et grandissantes offraient une chaleur bienvenue.
Elle reprit ses esprits à la seconde. Elle regarda son poignet : le Pacte avait fonctionné jusqu'au bout. Un sceau à l'effigie du lutin était apparu à la place de l'entaille. Elle jeta un oeil au lit : le lutin gisait inanimé, et le sceau de May était apparu sur le poignet du gnome. Il lui appartenait, et était devenu une personnalité de May à présent, tout comme ses autres poupées, celles que tout marionnettiste acquiert au cours de sa vie : une poupée de May à 5 ans, à 10 ans et à 15 ans.
Elle ramassa la poupée, la mit dans son sac et sortit, bien décidée à essayer son nouveau jouet. Les pensées du lutin l'avaient quitté et avaient rejoint celles de Maywenn, sa mémoire était sienne désormais. Elle savait donc où aller pour réaliser la promesse faite à Nimbot : au pays de Noel.
Dès l'entrée, la marionnette à l'effigie du lutin s'agitait au fond du sac. A chaque combat, c'est la marionnette qui décide de combattre ou non. Le premier combat contre le golem de neige fut quelque peu...abracadabresque. Il fallait un certain temps pour acquérir les mouvements, et maitriser totalement la marionnette. Pas assez de liberté donnée et c'est l'échec assuré car force et liberté sont liées. Trop de liberté, et on court à la mort : si la poupée échappe à son marionnettiste, le Pacte est rompu, et on ne rompt pas le Pacte. Jamais. Le maître-mot est donc : maîtrise. Et la maîtrise s'acquiert au fil du temps.
May s'entrainait sur les golems à l'entrée du pays de Noel. Dès qu'elle sentirait mieux les choses, elle s'aventurerait plus loin dans cette contrée enneigée. Il fallut une soixantaine de golems pour que l'osmose se fasse enfin. L'équilibre entre force et contrôle optimisait la maîtrise de May sur le lutin, mais aussi la maîtrise du lutin sur May. Sa personnalité s'en ressentait.
En avançant plus loin, elle fut assaillie par des dizaines de rennes arreau gan.
Faut récupérer des steacks hein, j'ai faim moi!
Tais-toi donc et tape!
Lorqu'ils vinrent à bout des rennes, leur chef se présenta devant eux : "Qui ose défier le peuple de Noel?" En voyant Nimbot ,il devint tout pâle.
Je tiens ma revanche vilain renne! Les coups de sabot c'est fini, viens donc prendre ta claque!
Le lutin et May avaient parlé d'une seule voix. La symbiose était parfaite, ils n'étaient plus qu'un. Le chef des rennes supplia, encaissa les coups, puis céda.
Arrivés à la fabrique, il fallut se battre contre d'autres lutins, drogués par la Dame rouge qui leur faisait boire du lait de poule tout au long de la journée. Certains en profitèrent pour s'échapper, plus robustes, leur conscience avait mieux résisté. Le Lutin Géant et son vilain fouet furent expédiés en un combat.
C'est après que les choses se gatèrent. La Dame rouge avait du être alertée de leur présence, elle se cachait et restait introuvable. Fouillant tous les coins et les recoins, ils finirent par la trouver enfin.
Allez, viens prendre ta branlée ptite joueuse!
La Dame rouge fut coriace, mais Nimbot et Maywenn orchestraient leurs mouvements à la perfection, comme deux chorégraphies calquées l'une sur l'autre. La Dame rouge tomba elle aussi.
Pour le guerrier rouge, ce fut tout autre chose. Le premier combat fut déséquilibré au possible, tout comme les suivants.
Enfin un adversaire de taille...
Il fallut faire une vingtaine d'essais, d'ajustements de techniques, de changements d'équipements, de rééquilibrage pour pouvoir enfin vaincre le guerrier rouge, l'Ultime Colosse du Pays de Noel.
La journée avait été plus qu'éreintante, mais la mémoire de Nimbot avait été sauve, il s'était enfin vengé. De retour à l'auberge, May retrouva sa chambre avec soulagement et s'affala sur le lit. Les coups reçus, les blessures sanguinolentes, les hématomes douloureux ne l'empêchèrent pas de sombrer dans un sommeil réparateur. Nimbot avait été vengé et les techniques de Noel acquises. Un bon repos était plus que mérité!
Dernière modification par maywenn (12-01-2011 21:48:56)
Transfuge!
Abandonne le Cirque des Zils pour le Désert Nomade.
ça ne me manquait pas tous ces râlages ^^
Hors ligne
Pages : 1