Eredan's World

Le fragment d'âme avait entendu des bruits de combat à proximité... avant de s'enfuir. Tout cela lui faisait peur. Que pouvait-elle, elle, une enfant et en plus un fantôme ? Elle prit alors une direction au hasard, se fiant à son instinct pour trouver un endroit où elle pourrait se sentir mieux... Elle était si faible... Elle finit par pénétrer dans une pièce où une... femme... Qui ne semblait plus bien humaine d'ailleurs, se trouvait là. Elle avait l'air de ne pas aller bien et de souffrir ! Les yeux de l'enfant se posèrent sur une coupelle d'où semblait sortir l'épaisse fuéme qui semblait l'étouffer. Elle ne savait pourquoi, mais elle avait envie de l'aider, comme une force qui l'attirait vers cette personne. Et puis, comment pouvait-elle abandonner une femme blessée alors que des combats faisaient rage non loin ? Elle s'approcha, tenta de renverser le bol et passant au travers. De fureur impuissante, Anoriel prit le fragment doré qu'elle tenait entre ses mains, le saisissant comme une pierre qui pourrait briser l'objet... et frappa de toutes ses forces. A son contact, le récipient explosa, tandis qu'un souffle balayait la pièce, chassant la fumée et éteignant le feu. Le fragment tomba au sol, tandis que la forme qui le représentait s'effaçait, comme vidé de ses forces.
Anoriel sentit de l'air frais, revigorant la caresser. Elle ouvrit les yeux et les posa sur une étrange pierre dorée qu'elle reconnut aussitôt : un fragment de son âme. Elle tenta de le rejoindre, cherchant à l'absorber, forçant pour pouvoir ne serait-ce que le frôler du bout des doigts. Au bout de plusieurs essais, elle y parvint avec un gémissement de souffrance. Il y eut une lumière dorée et le fragment se fondit douloureusement en elle. Elle avait l'impression que sa tête allait éclater que tout son être ne serait pas suffisant pour contenir ces fragments déliés les uns des autres. Puis, soudain, avec une force ravageuse, le pouvoir se manifesta, prenant le contrôle. En un instant, la chaîne qui maintenait la jeune femme attachée se brisa, comme si tout un morceau d'elle avait disparu. Puis, dans une vague de mana doré et un cri de rage, le bâtiment explosa, les débris volant de tous côtés en éclats. Ses yeux entièrement dorés se posèrent sur Edwig qui recula, surpris de voir une forme entourée d'éclairs s'avancer vers lui. Ce mortel... comment avait-il osé croire qu'il pourrait se servir d'elle impunément ? Il ne méritait pas son pouvoir ! Anoriel1 leva les yeux vers le ciel qui commençait à prendre une étrange teinte rouge, s'emplissant de formes inconnues. Il allait payer... Tous, ils devaient maintenant payer le prix de leur erreur et errer dans une dimension de cauchemars à jamais !

[Bon... Je poste, peut-être que ça permettra d'avancer un peu ou de te débloquer, Keiss ! Pour toi Aerine, désolée, mais je ne peux pas avoir d’interactions avec toi. =/]

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Edwig était certes furieux, mais il n'en oubliait pas pour autant le bon sens : aussitôt averti qu'une tentative de vol allait se produire, il posta des espions dans la bourgade et tint ses hommes en alerte. Cette histoire commençait à sérieusement le contrarier : il avait déjà perdu pas mal d'argent avec tous ces morts ! Hors de question de laisser son bénéfice s'enfuir au profit d'un autre. Au pire, il préférait la tuer plutôt que de se la laisser voler ! C'était aussi une question d'honneur : nul ne lui volerait quoi que ce soit, comme ce vulgaire marchant itinérant l'avait fait à son père !
Et une fois ce conrte-temps réglé, il s'occuperait de la fille d'Asdarah. Il lui ferait comprendre qu'elle n'était née esclave et qu'elle lui appartenait... Et il la ferait céder. Même si pour cela il devait la droguer au point où elle ne puisse plus se passer de cette substance. Peu lui importaient les moyens, du moment qu'elle obéissait. il lui faudrait d'ailleurs aussi l'obliger à se montrer, à quitter cette invisibilité. Il préférait de loin ne pas avoir recourt à un mage pour lui demander ce service, on ne pouvait faire confiance à personne lorsque tant d'argent était en jeu !
Alors qu'Edwig était perdu dans ses pensées, un de ses hommes revint : ceux qu'il attendait étaient arrivés... Avec les hommes qui lui restaient, pas question de tendre un piège comme al fois précédente. Autant bénéficier de l'avantage de la surprise et d'attaquer les premiers. Surtout que, pensait-il, ses hommes connaissaient mieux le terrain que les voleurs... Et si ces derniers ne pouvaient aarriver jusqu'à l'esclave, ils ne pourraient la voler. Autant ne prendre aucun risque.

Le fragment d'âme fuyait encore. Elle devait éviter les Noz, surtout se tenir à distance des gardes... et de la population visiblement. Elle était vêtue comme une apprentie Noz, et certains qui pouvaient la voir la chassaient, l'assimilant aux Noz. Et ils ne voulaient pas d'un fantôme de Noz chez eux ! Anoriel se sentait faiblir... Est-ce qu'un fantôme pouvait mourir encore ? Elle ne savait plus quoi faire, ni où aller. Elle avait entendu parler de "la résistance"... pouvait-elle s'adresser à eux ? Et comment les trouver ? Prenant son courage à deux mains, elle se décida : elle devait les trouver, leur demander de l'aide... quel autre choix lui restait-il ?

Anoriel s'était réfugiée dans un recoin, se tassant dans l'ombre pour ne pas se faire repérer. Heureusement, elle s'était rendue compte de quelque chose et avait pris la fuite avant d'être repérée. Mais elle ne comprenait toujours pas... De ses souvenirs, son Maître faisait pourtant partie des élites Noz, pourquoi était-il maintenant si mal vu ? Pourtant... il ne voulait que le bien de tous ! Et maintenant qu'allait-elle faire ? Et pourquoi certains la voyaient et d'autres pas ? Elle eut un doute affreux : était-elle un fantôme ? Pourquoi serait-elle morte ?

Lorsque la conscience d'Anoriel refit surface, elle n'était plus attachée. De l'eau et de quoi manger avait été laissé plus loin. Par réflexe, la jeune femme, affaiblie par les vapeurs quui continuaient de s'échapper par d'un soupirail, se dirigea vers le bol grossier, sans pouvoir se lever complètement. Elle porta l'eau à ses lèvres, donnant libre-court à sa soif, permettant à l'eau fraîce dela réveiller un peu plus encore. Elle regardanautour d'elle, cherchant des explications du regard... rien. Une chaîne solide était attachée à sa cheville, la reliant au mur pour l'empêcher de s'échapper. Soudain, la porte finit par s'ouvrir, laissant entrer une bouffée d'air.
- Sache que ton sort ne dépend que de toi. Je sais que tu tenteras de t'échapper si je te laisse faire... Tu en me laisses pas le choix. Tu refuseras de coopérer et de tout soumettre, c'est bien dommage.
Le regard d'Edwig balayait le sol, sans rien voir : il devinait que sa captive se trouvait près de la nourriture, mais nen pouvait avoir aucune certitude. Dans el doute, il préférait rester hors de sa portée : elle lui avait montré ce qui se passerait s'il lui donnait l'occasion de se défendre.
- Il n'appartient qu'à toi de vivre comme mes autres esclaves, sans chaîne... Il te suffit de te soumettre. PEnses-y, lorsque tu en auras l'occasion.
La porte se referma, alors qu'Anoriel commençait à chercher un moyen de s'échapper. La fumée revint alors, plus épaisse et plus étouffante, troublant à nouveau son esprit. La jeuen femme tenta de former une dague dans sa main, avant de disparaître : elle ne parvenait pas à se concentrer suffisamment pour garder l'illusion.

- --Monsieur Glow... Je ne veux pas mourrir... J'ai peur ! --

Elle ne pouvait pas bouger. Elle ne se sentait pas très bien non plus... Son esprit était embrumé, ses pensées n'étaient pas bien claires. Une forme floue se tenait devant elle, sa voix parvenait à ses oreilles, demandant des informations sur le futur, cherchant à profiter de son pouvoir. Au fond d'elle tout cela la révoltait, mais elle n'avait plus la force de lutter. Cette odeur entêtante lui donnait mal à la tête... Elle sembla distinguer une coupelle d'où une fumée semblait s'échapper. Des formes qui lui apparurent commd dorées se matérialisèrent, tandis qu'elle sentait que son pouvoir lui échappait faiblement, montrant les réponses aux questions sous formes d'illusions. Elle ne pouvait rien faire, la révolte étouffée par cette fumée qu'elle respirait, embrouillant jusqu'à ses pensées.

Anoriel s'agitait dans son sommeil. Tant de choses qu'elle voyait... Derrière Keiss, des formes prirent corps, discutant entre elles. Resistance, à côté de Noz parlant d'Yses, un homme qui laisser exploser sa colère à l'encontre de ceux qui l'avaient déçu... Et puis, Keiss qui se battait.

dans al rue, le plan se mit en branle. Tout d'abord, s'infiltrer dans l'auberge, pénétrer dans la chambre, affronter le démon avec de nouvelles armes, conçues spécialement à cet effet...
Détourner l'attention.

Anoriel soupira.
- ~~Je ne vois pas en quoi je pourrais intéresser des personnes. Même des Noz... Mon Maître a toujorus été leur cible ! Et je en sais pas comme vous pourrez retrouver el fragment que BaBa avait en sa possession. Elle est morte et mon fragment d'âme a disparu. En plus de celui qui se trouve en Draconnie.~~
Elle ferma les yeux, se laissant doucement glisser dans le sommeil.
- ~~Je en crains psa de disparaître... Ma seule crainte est pour mon Maître. Je veux simplement qu'il réalise ses rêves. C'est l'unique but de mon existence.~~

Anoriel ne comprenait pas. Elle reprenait conscience, mais ne parvenait pas à comprendre pourquoi son Maître l'avait assomée. Elle se redressa dans une chambre qu'elle ne connaissait pas, avec... ce démon... Elle se recroquevilla, angoissée. Que lui voulait-il ?

Les espions avaient vu une des personnes qui accompagnaient leur cible sortir, portant une chose qu'ils ne pouvaient pas voir. Ils se divisèrent, la moitié d'entre eux suivant alors discrètement Keiss, se fondant dans les ombres, avant de ce positionner pour surveiller l'auberge. Tôt ou tard, si cette forme invisible était bien la fille, ils le sauraient.

[Glow, dépassé, j'en doute !]

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Anoriel avait eu du mal à suivre pendant la fuite. Son épuisement l'empêchait de tenir le rythme de la course : elle ralentissait régulièrement, trébuchait de plus en plus souvent. A chaque seconde, qui passait, elle avait envie d'abandonner, mais quelque chose la poussait à continuer. Si bien qu'à un moment, l'esprit sauvage prit le contrôle pour assurer sa survie. Lorsqu'ils s'arrêtèrent, elle eut un léger grognement en direction des deux inconnus.

De loin, le groupe de fuyards avait été suivi discrètement. Les rapports étaient transmis régulièrement à Edwig et aucun de ses espions ne savait où se trouvaient les autres, ni combien avaient été envoyés... Ainsi, Edwig restait maître de la situation et aucune information n'était divulguée sans son consentement.

De toutes parts, Glow et Anoriel étaient surveillés. Ceux qui les observaient étaient attentifs, nottant le moindre déplacement et cherchant à savoir où ils séjournaient. L'un d'eux repéra Keiss sans rien montrer : ses ordres n'étaient pour le moment pas d'attaquer. Juste tout relever dans la perspective future de passer à l'action. Un message fut dépêché à Edwig qui séjournait dans une des demeures d'un Noz, non loin de la bourgade : la fille avait été repérée, et elle était accompagnée d'autres personnes qui pourraient poser problème. Lorsque le rapport fut terminé, le marchand d'esclave explosa de fureur : déjà qu'il ne pouvait pas compter sur l'effet de surprise, maintenant il devait composer avec des importuns ! Sans compter que son bien était apparemment malade, et qu'il détestait perdre de l'argent.
Le temps de l'attente n'était plus de mise.
Il renvoya ses hommes et femmes de main, leur donnant un seul ordre : attendre el bon moment pour s'emparer de la fille. Quitte à se débarrasser des autres.

Le mystin se sentait coupable. La sorcière avait résisté lorsqu'il avait voulu récupérer le fragment originel, mais il était parvenu à lui faire comprendre pourquoi il s'était décidé : Anoriel était en train de disparaître dans l'âme de Baba, il voulait la sauver avant qu'il ne soit trop tard... Une tentative désespérée mais qui devenait bientôt nécessaire : il restait trop peu de temps avant que l'âme ne soit perdue irrémédiablement. Lui ne pourrait pas la maintenir éternellement non plus, mais... il lui donnerait un peu plus de temps. Ou, du moins, le grand mystin lui donnerait plus de temps. C'était pour cela qu'il avait pu repartir avec le fragment d'âme originel. Il n'avait en rien blessé physiquement la vieille femme, mais l'avait affaibli... Avant de la sentir mourir. Pourquoi ? Etait-ce un de ces dangers qu'il avait aussi senti planer non loin du marais, et que son instinct lui soufflait menacer Anoriel ? IL ne pouvait plus rien faire, ne restait qu'à mener ce pauvre fragment affaibli en sécurité... Il reviendrait après.

Edwig quittait le marais, furieux, laissant le corps de Baba derrière lui. Ses hommes le suivait, gardant profil bas : ils savaient qu'il valait mieux ne pas le déranger lorsqu'il était dans cet état. L'un d'eux se faisait plus discret encore : ils avaient perd du temps par sa faute, son maître se montrerait impitoyable. Depuis tout ce temps, il avait enfin retrouvé la trace de cette femme qu'il avait apperçue près du lac. Lorsqu'il l'avait vue, il l'avait voulue. Son père lui avait eu une étrange réaction : son visage s'était contracté et avait attiré son attention, la faisant fuir. Depuis cet instant le vieil homme avait perdu l'esprit, tombant malade, ne répétant qu'un seul mot, un nom en vérité : Asdarah. Edwig connaissait ce nom : le nom d'une esclave aux dons de divination sans égal qui s'était enfui, plus de vingt ans auparavant, alors qu'elle attendait un enfant, avec un marchand itinérant. Le vieux marchand d'esclave l'avait faite poursuivre, voulant la récupérer avec le bébé mais... n'avait finalement retrouvé plusieurs années plus tard qu'un campement dévastée et son esclave morte. Il avait retrouvé dans cette femme des traits à cette esclave et en était persuadé : c'était l'enfant, et il lui appartenait. Le vieil homme avait fini par rendre l'âme, terrassé par son idée fixe : la retrouver. Une idée partagée par son fils : Edwig la voulait. C'est pour ça qu'il avait acheté ce voyant à prix d'or. Il lui avait dit qu'une partie d'elle se trouvait au marais et il était arrivé pour voir un éclat doré s'enfuir loin d'une vieille sorcière. Heureusement qu'elle était affaiblie, il se méfait de ces choses là ! Au moins, maintenant il y en aurait une de moins.
Maintenant il allait devoir lui dire où il la retrouverait. Elle ou un morceau de son âme, peu lui importait : ces histoires le dépassait. Du moment qu'il en aurait un bout, les autres ne seraient plus qu'un formalité.
une fois revenu au campement, sa voix se fit entendre, sèche et autoritaire.
- Halder !
L'homme concerné frissonna : la colère du maître allait s'abattre sur lui, c'était une certitude... il s'approcha néanmoins, baissant les yeux et, une fois qu'il fut suffisamment prêt, Edwig saisit son poignard avant de lui trancher la gorge.
- Que ça serve de leçon aux autres.

Lorsque le Mystin revint sur place, il ne trouva qu'un monticule de terre. IL se souvenait avoir vu les humains le faire pour placer leurs morts... Pourquoi était-elle morte ? Il sentait la violence dans ces lieux, sans en saisir le sens. Il se posa sur la tombe : l'âme était encore vulnérable, il resterait pour veiller sur elle jusqu'à ce qu'elle soit en sécurité.

A la taverne, en Draconnie, Anoriel dormait toujours profondément. Autour d'elle, les sages Noz Dingard parlaient de la faille dans la sécurité de la Draconnie : deux gardes avaient été tués. Plusieurs hypothèses étaient émises, la plus vraisemblable pour eux étant celle des renégats qui sévissaient dans le pays...
A côté, d'autres personnes discutaient eux aussi de la mort des deux gardes. La résistance savait que ce n'était pas eux, mais qui donc était entré ou sorti ?

Anoriel ne savait plus que faire.... Une résistance ici ? Et cet homme qui avait menacé son Maître... Tout s'embrouillait dans son esprit, elle sentait que quelque part une partie d'elle avait envie de s'enfoncer plus loin encore dans ce pays, à la recherche de ce qui lui manquait, de ce fragment d'âme qu'ils étaient venus récupérer...
Et puis, ce mal à la tête atroce...
Elle avait l'impression que sa tête était prise dans un étau. Ou non... qu'elle était percée de part en part.
Elle s'accrocha à son Maître et posa la tête contre lui. Elle était fatiguée, épuisée même et elle avait mal. Très mal.